L’hôpital l’ennuie, l’hôpital la rend triste et Abigail n’a qu’une envie : partir d’ici ! Encore plus quand certains infirmiers ou infirmières sont peu courtois avec elle et cela arrive encore assez régulièrement. Il faut dire avec toutes les rumeurs et les suspicions qui tourne autour du cas de la jeune fille Hobbs certains membres du personnel se sont fait une opinion et il est parfois bien facile de lire entre les lignes, voir la façon dont ils réagissent en sa présence pour savoir de quel côté ils se tenaient. S’il y en avait un à tenir bien entendu.

Depuis quelques jours la jeune fille têtue ne semble plus prendre certains de ces médicaments et filent une crise de nerfs aux infirmiers lui laissant ainsi les médicaments sur sa table de chevet et les changeant à chaque fois qu’elle était sensée les prendre, ils n’arrêtent pas de batailler avec elle et la jeune fille finit toujours par gagner…jusqu’au jour où on les lui fera prendre de force…ou peut-être quelqu’un tentera de trouver des compromis ? Elle tentait déjà de trouver des arguments et des contre argumente pour quelque chose qui n’arrivera peut-être pas.

Assise confortablement dans l’un des canapés de la salle commune, Abigail regardait distraitement un programme sur une télé plutôt de modèle récent, ce qui est plutôt inhabituel pour un hôpital, mais qu’importe. En bruit de fond, il y avait le brouhaha des discussions dans la salle des infirmiers non loin de cette salle, histoire d’avoir toujours un œil sur les malades tout en leur donnant l’impression d’une quasi-liberté puis aussi le bruit des chariots dans le couloir, souvent pour donner les médicaments qu’elle refusait, mais cela sonnait aussi le glas de sa liberté, bientôt elle devrait regagner sa chambre pour quelques heures avant de pouvoir revenir ici. Elle ne venait pas dans le but de se sociabiliser, mais plutôt pour se divertir et pour montrer au corps médical qu’elle était ici et pas uniquement enfermée dans sa chambre…peut-être lui donneraient-ils le droit de sortir de l’établissement si elle se montrait et même qu’elle pouvait adresser la parole à quelqu’un de temps à autre, histoire de.

Abigail regarda autour d’elle pour se rendre compte que tout le monde avait déjà regagné sa chambre et quelqu’un vint lui intimer de prendre le même chemin, c’est avec un long soupir qu’elle s’extirpa du divan pour rejoindre sa chambre où elle prit immédiatement place sur son lit et agrippa un bouquin qu’un visiteur lui a gentiment laissé il y a quelques jours à présent. Il faut bien dire qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à faire ici.