JOYEUSE SAINT VALENTIN Tous nos voeux de bonheur à tous les couples ! Pour les célibataires, n'oubliez pas : le prince charmant saura vous trouver, un jour ou l'autre. Ne perdez pas espoir !
es cordes vocales vibraient avec dextérité. Louise exposait, aux oreilles de tous, son art au milieu du Lyric Opera House de Baltimore. La jeune femme tentait de ne pas faire entrer dans sa tête cette idée dévorante que certains étaient là uniquement par curiosité, pour comprendre ce qui l’avait poussé à se perdre dans le Maryland alors qu’elle connaissait une gloire certaine à New York. La rumeur du double meurtre des parents commençait à se répandre avec intensité et elle savait qu’elle ne pourrait rien faire contre ce bouche-à-oreille des plus sadiques. Une porte avait été ouverte contre son gré, elle ne pouvait contrôlait ce qui en sortait.
Le maintien des plus parfaits, la tête haute, elle enchainait les notes et les paroles de ce condensé de Madame Butterfly… Quelle ironie. Elle avait reçu un appel quelques semaines auparavant d’un metteur en scène qui l’avait adoré dans l’opéra de Puccini qu’il avait vu à New York. Pour marquer l’évènement de son arrivée dans cette petite ville qu’était Baltimore, il avait décidé de la diriger dans une mise en scène sommaire où elle ne reprendrait que les parties les plus poignants du rôle de Cio-Cio-San. Lorsque la dernière note se fut évaporée dans les airs, elle se contenta de fermer les yeux et de savourer ce court silence qui précédait les applaudissements. Enfin, ces derniers arrivèrent et lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle aperçut toute cette foule, debout, pour son standing ovation. Si seulement sa mère avait pu voir cela… Humble, elle porta sa main à son cœur avec douceur et inclina la tête pour saluer puis se pencha en avant. Une fois le salut terminé, elle se dirigea avec lenteur vers les coulisses où sa loge l’attendait.
Après avoir bu un grand verre d’eau et s’être rafraîchit, elle se laissa féliciter de sa performance par le metteur en scène et entrepris de se remaquiller rapidement, et de remettre ses cheveux en place, avant de rejoindre son publique. Elle avait les cheveux savamment attachés en un chignon classe et soigné, seule deux trois anglaises choisies avec soin sortaient de son chignon et tombait jusqu’à ses épaules. Sa robe était des plus particulière, elle faisait partie de ces vêtements que l’on ne croise pas à toutes les soirées, de ces robes qui ne se mettent que lors d’une situation particulière. Son bustier rappelait à la perfection sa taille fine, tandis que les différents volants de sa robe, tous en mousseline, rajoutait de la légèreté et un côté aérien qui lui allait à la perfection. Après avoir observé son reflet dans le miroir, elle expira lentement pour se donner de la force, s’encouragea mentalement et, les mains un peu tremblantes, elle se dirigea vers la sortie pour rejoindre la salle principale où un début de réception était donné. Elle caressa ses mains quelques instants, jusqu’à ce qu’elles ne tremblent plus et s’élança dans la salle, un sourire rayonnant.
Elle ne savait toujours pas si c’était une bonne idée. Le Docteur Lecter l’avait encouragé dans cette voix, lui précisant que si l’opéra était son seul moyen d’être elle-même et d’arrêter de souffrir, elle se devait de le faire. Il n’avait pas tort, mais devoir ensuite faire comme si de rien n’était au milieu d’une réception ne semblait pas aussi facile. Elle avait repris cet air assuré qu’elle montré en publique, elle rayonnait de nouveau, éclatante. De loin, elle aperçut son thérapeute, mélomane également, qu’elle avait tenu à inviter et lui lança un discret signe de tête pour le saluer. Elle l’avait d’ores et déjà prévenu qu’elle risquait de ne pas aller le voir de prime abord et peut-être même pas de la soirée. Ce n’était pas qu’elle le détestait, c’était juste qu’il faisait à présent partie de sa vie privée, qu’il connaissait ses peines et ses douleurs et qu’elle n’avait pas envie de se déconcentré dans ce parfait numéro de comédienne. Il avait compris la démarche et elle savait qu’ils auraient tout le temps de parler de sa prestation dans son cabinet. Elle attrapa un verre de champagne au vol et commença à discuter avec toutes ces mouches qui se pressaient devant elle. Très souvent, elle changeait de partenaire de conversation.
Enfin, elle arriva près d’un homme qui se tenait un peu plus loin. Il était seul, c’était parfait, elle n’aurait pas à jongler au milieu de tous ces interlocuteurs. Elle lui sourit et s’avança vers lui jusqu’à arriver à sa hauteur. Elle lui tendit alors une main fine pour se présenter avant d’entamer la conversation :
- Je vous remercie d’être venu ce soir, j’espère que vous avez passé un bon moment ? Je me permets de me représenter car je ne pense pas que nous nous connaissions personnellement, je suis Louise Alvar, et vous êtes ?
Elle souriait toujours avec douceur. Faire la connaissance de ses auditeurs faisait partie du métier, surtout lorsque la représentation consistait uniquement à la voir elle. C’était la moindre des choses et elle tenait également à connaître l’identité de ses auditeurs, ne serait-ce que par respect. Et qui sait ? Certains d’entre eux pourraient devenir des proches ? Dans cette ville encore peu connue pour elle…
Cedric Law
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Sujet: Re: Retrouvailles musicales avec mon agresseur... Sam 10 Mai - 13:58
Depuis combien de temps ne s'était-il pas rendu à l'opéra afin d'écouter la douce voix des sopranos ou des ténors dont il appréciait le talent ?
Depuis cette histoire avec les Akumu et les Taniguchi, il avait un peu de temps libre, enfin ! Oh, bien sûr, sa vie avait été en partie brisée en mille petits morceaux de porcelaine dont il essayait chaque fois de recoller les morceaux, chaque jour au fur et à mesure, bien que cela soit en vain. Sa vie étant fichtrement compliquée et cruelle, il avait déjà tenté maintes fois d'en finir, mais le destin étant taquin et fort méchant avec lui depuis très longtemps, il était resté en vie; peut-être pour tenter de se repentir de tous ses crimes. La vie lui avait joué des tours pendables, et il s'en était vengé sur les autres, jalousant le bonheur des honnêtes gens qui n'avaient rien demandé. Au point d'en tuer certains... Enfin...comme je sais que vous allez être encore perdus avec la complexité de ses sentiments et de ses bribes d'histoire, nous allons un peu résumer le tout.
Les Akumu et les Taniguchi, familles yakuzas rivales depuis cinq siècles déjà, avaient enfin décidé que leur sempiternelle guerre prendrait fin à Baltimore. L'issue de la bataille finale, on la connaissait déjà, avec les dommages collatéraux humains, ses pertes affreuses, des personnes chères blessées à jamais au fond de leur âme ou bien dans leur chair, ou tout simplement disparues à jamais. Je ne saurai vous décrire pour l'heure un tel massacre, une telle issue d'une telle bataille sanglante ne peut pas être relatée ici, car de plus cela n'est point le centre de ce sujet. Cedric avait décidé d'occulter ce qui s'était passé de son esprit, ainsi que tout ce qu'il avait pu voir et faire.
Enfin, ou devrait-on plutôt dire en vain, il avait tenté de recoller les morceaux de sa vie brisée afin de tenter de se reconstruire, en silence. Il savait que le calvaire qu'était sa vie n'était pas encore fini, il savait que quelque chose se passerait, mais pour l'heure, l'acte Akumu avait pris fin dans la tragédie de sa vie. On pouvait alors passer à un nouvel acte, un nouvel épisode. Lyssandre Dawn était certainement la toute première personne à lui avoir redonner un élan d'espoir dans sa vie dès son arrivée à Baltimore. Sa joie de vivre sans aucun doute. Sa toute première véritable amie. Comme quoi, assister à la mort de quelqu'un pouvait rapprocher... Lucy Ozarius, une autre amie qu'il avait rencontré, toujours autour d'un cadavre...Plaisante et charmante amie.
Et puis...une chose qui fut omise. Sa schizophrénie. Il était malade. Il avait besoin d'être soigné, cela était inévitable, aussi voyait-il un psychiatre. Le courtois Hannibal Lecter, cannibale de son état; cela aurait pu faire frissonner de peur notre romancier, mais avec tout ce qu'il avait vécu... Il y avait un autre lui dans sa tête. Un être plus sadique et cruel, il ne pouvait s'empêcher de tuer. Non. En fait il pouvait s'arrêter de tuer, mais il aimait cela. Il aimait tuer. L'autre adorait tuer. Tuer. Mutiler. Massacrer. Et le sang répandu en était devenu tellement hypnotisant, attirant. Hématophile, voilà ce qu'il était. Hématodipsie, presque. Cedric Law ne se souvenait même pas des Alvar. De fait il ne les connaissait pas. Il ne se souvenait pas les avoir massacrés, car il ne les avait pas massacrés. C'était l'autre qui les avait atrocement mutilés. Il ne s'était pas réveillé à temps et l'autre lui avait fait tant de dégâts. Il ne se souvenait de rien. Il ne s'en souviendrait pas. Il ne saurait même pas ce qu'il avait fait en fin de compte. C'est d'ailleurs pour cela qu'il prit délicatement la fine main de la soprano qui avait émerveillé tout ce public présent dans la sienne, lui faisant un baisemain comme il en faisait tout le temps afin de saluer les jeunes femmes qui pouvaient lui plaire. Il ne se souvenait pas du nom des Alvar, ce nom ne lui disait vraiment rien, de cette charmante créature il ne savait que très peu de choses, il ne connaissait que ce qu'il y avait à connaître. Voilà tout.
L'autre lui par contre, avait déjà tilté. Il savait. Il se souvenait. Au fond de lui il jubilait. Mais il ne disait rien, l'auteur ne saurait rien, il le saurait que trop tard de toute façon. Plus rien ne pourrait arrêter cet autre lui.
- Je vous remercie d’être venu ce soir, j’espère que vous avez passé un bon moment ? Je me permets de me représenter car je ne pense pas que nous nous connaissions personnellement, je suis Louise Alvar, et vous êtes ?
Le psychopathe sadique sourit intérieurement, tandis que le romancier répondait avec toute la courtoisie sincère dont il faisait preuve chaque fois.
-Cedric Law. Je suis enchanté de vous rencontrer mademoiselle Alvar.
Il frissonna un peu en posant les yeux sur la ravissante jeune femme devant lui. Maintenant qu'elle était tout près, il pouvait voir celle qu'il aurait préféré oublier, et qu'il avait d'ailleurs fait taire jadis. La soprano lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, voilà qui était horrible...et bien gênant. Elle ressemblait à Hélène. Elle ressemblait à celle qu'il avait tué...La jeune femme était son portrait craché... Il recula un tout petit peu sous le choc, mais la surprise sur son visage s'évapora en un instant. Il ne devait rien laisser paraître.
e par son statut social et les gens qu’elle côtoyait dans son métier, Louise avait l’habitude du baisemain. C’était devenu une commodité à laquelle elle se pliait sans se plaindre ou du moins… avant la tragédie qu’il l’avait frappée. Depuis ce terrible Noël, elle avait commencé à craindre les hommes qui l’entouraient, qu’elles les connaissent ou non d’ailleurs. Elle avait dû prendre sur elle pour se rendre à sa première séance avec son psychiatre masculin et répétait le même exercice à chaque fois qu’elle avait un publique en face d’elle. Ne laissant rien paraître, elle se laissa faire et retira sa main de la sienne au moment venu, pas trop rapidement pour que ça ne paraissent pas malpoli. Elle se présenta et le laissa faire de même. Après avoir parlé, il eut un léger frisson mais la jolie soprano ne releva pas le détail, sans doute était-ce dû à un simple courant d’air ? L’homme recula aussi légèrement mais cela ne la gêna pas, bien au contraire, plus elle pouvait éviter la proximité masculine, mieux elle se portait.
Cedric Law… Ce nom lui disait quelque chose… Ainsi que son visage à bien y réfléchir. Il avait ce teint pâle et ces cheveux sombres qui lui donnait un air ténébreux qui lui allait plutôt bien et lui donnait charme et charisme. Lorsqu’elle se souvint enfin où elle avait pu déjà entendre ou lire ce nom, l’illumination se fit sur son visage et elle réengagea la conversation avec un sourire étincelant :
- Monsieur Law ? L’enchantement est partagé dans ce cas ! J’ai lu tous vos livres et je dois dire que j’ai beaucoup aimé, le ton est personnel et l’importance presque chirurgicale que vous donnez aux détails en est impressionnante et, je dois bien l’avouer, assez effrayante !
En réalité, Louise avait commencé la lecture des livres de Cedric Law après la mort de ses parents. Elle avait été atteinte d’une envie morbide incontrôlable de lire des romans policiers, où l’on y décrivait des scènes de boucheries assez abominables et dramatiques, comme Louise en avait vécu une vraie. Il fallait dire que l’auteur avait su assouvir sa soif dès son premier livre et c’est ainsi qu’il l’avait fidélisé. Elle savait que ce n’était pas un comportement normal, elle n’avait pas encore eu le courage ni l’envie d’en parler à son psychiatre, mais l’idée de lire des choses aussi terribles lui faisait du bien au fond d’elle, l’aider à relativiser et à enfuir ce qu’elle avait vécu dans de profondes abysses entre rêve et réalité. La Docteur Lecter essayait souvent de la mettre face à la vérité, car c’était sans doute la seule manière pour elle d’avancer, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir ce besoin dévorant de tout faire disparaître au milieu de la littérature. Depuis quelques temps, par interview interposées, l’auteur avait annoncé à ses fans qu’il était en cours d’écriture pour son dernier ouvrage et Louise décida d’enchaîner là-dessus :
- J’ai vraiment hâte de lire votre prochain roman, j’ai appris qu’il sortirait dans peu de temps ! Vous savez nous mettre en haleine, je me demande même parfois où vous allez chercher toute cette imagination !
Si seulement la jeune Alvar savait ! Si seulement elle savait que le prochain livre était directement tiré de l’expérience qu’elle avait vécue. Mais comment le pourrait-elle ? L’homme qu’elle avait en face d’elle semblait sympathique, poli, tout à fait charmant, loin de ce monstre dont l’identité restée secrète… En entendant la voix de Cedric, Louise avait eu un petit coup de stress, un petit coup de chaud qu’elle n’aurait su expliquer. Il lui rappeler une voix si familière… Elle finit par se persuader que cela était dû aux nombreuses interviews qu’elle avait entendu de lui et que de ce fait, sa voix ne lui était plus étrangère. Toujours souriante, elle sortit de ses pensées pour reposer son attention sur son interlocuteur, c’était la moindre des choses lorsqu’on engageait une conversation.
Cedric Law
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Sujet: Re: Retrouvailles musicales avec mon agresseur... Mar 13 Mai - 20:41
- Monsieur Law ? L’enchantement est partagé dans ce cas ! J’ai lu tous vos livres et je dois dire que j’ai beaucoup aimé, le ton est personnel et l’importance presque chirurgicale que vous donnez aux détails en est impressionnante et, je dois bien l’avouer, assez effrayante !
Cedric Law haussa un sourcil de surprise, mais avec un léger sourire ravi. Il n'était pas rare qu'on le lui dise quand il rencontrait quelqu'un qui avait lu un de ces livres ou bien tous, mais cela était déjà un peu plus rare de rencontrer l'une de ces personnes à l'opéra, mais surtout à Baltimore. A dire vrai, depuis son arrivée dans ce pays, il n'avait rencontré qu'une vingtaine de personnes qui avaient lu ses romans; dont deux adolescentes hystériques, dont l'une avait été massacrée par Ketsueki avec une tronçonneuse. Cet okama l'avait tuée parce qu'elle avait méchamment critiqué son attirail écarlate; mais cela est une tout autre histoire qu'il ne serait pas convenable de ressortir ici, car ne relevant que de l'anecdote.
- J’ai vraiment hâte de lire votre prochain roman, j’ai appris qu’il sortirait dans peu de temps ! Vous savez nous mettre en haleine, je me demande même parfois où vous allez chercher toute cette imagination !
Pour tout vous avouer, le prochain sortira dans deux semaines après cette soirée. Cedric avait eu quelques soucis à finaliser parce qu'il lui manquait une scène de meurtre. Une seule. Ce fut l'autre lui qui avait écrit cette scène, réutilisant des détails de quelque chose que le romancier ne se souvenait pas avoir vécu, une scène atroce et Cedric avait dû aller vomir en la lisant, mais n'y avait rien retouché. Elle était parfaite en atrocité, voilà ce qu'il lui manquait. Mais jamais il n'aurait écrit une telle chose, surtout que tous les meurtres de ses romans étaient ceux qu'il faisait lui-même; jamais il n'aurait fait une telle chose. Qui aurait pu séquestrer une famille, bander les yeux de la fille, tuer les parents aussi atrocement et laisser la fille partir ? Pourquoi l'aurait-il laissé en vie d'ailleurs ? Mais surtout pourquoi cette famille ? Pourquoi eux ? Mais cette scène avait été nécessaire pour finaliser le bouquin. Il ne lui restait plus qu'à écrire la fin et envoyer cette fin à l'éditeur. Il hésitait sur la fin d'ailleurs. L'assassin devait-il finir par mourir ou bien par vivre ? S'il mourrait, il hésitait s'il devait être descendu par le flic qui souhaitait le coincer depuis le début du bouquin, ou bien s'il finissait par se suicider en s'ouvrant les veines sur la tombe de ses enfants assassinés par son ancienne femme qu'il avait fini par tuer, elle avait été sa première victime et il n'avait jamais pu s'arrêter. Et s'il vivait, ou bien il finissait dans un asile jusqu'à la fin de ses jours, soit il parvenait à prendre la fuite vers la France probablement ou bien l'Angleterre; mais loin de New York, cela était sûr.
-Dans deux semaines pour être exact mademoiselle Alvar, et...je vous remercie...
Petit sourire ravi mais gêné également.
-Il va sortir dans deux semaines et...c'est plus sanglant que les autres. Je crois que j'ai dû vomir en écrivant le dernier meurtre...
-Son imagination débordante est fertilisée grâce aux écrits du Tattler et les faits divers; comme si les tueurs en série et les psychopathes s'en donnaient à coeur joie ces derniers temps.
La jeune femme qui venait de les rejoindre et venait de prendre la parole avait un fort accent japonais. Elle portait une magnifique robe couleur émeraude allant de paire avec la couleur de ses yeux, couleur inhabituelle pour une japonaise. Ses longs cheveux noirs couleur de jais étaient attachés en un chignon parfait retenu par deux longues aiguilles dorées et un peigne aux dents métalliques, le peigne ayant la forme d'une chrysanthème. Les traits fins de son visage n'exprimaient absolument aucune émotion et rien dans son comportement ne trahissait quoique ce soit, car la jeune femme ne semblait pas ressentir quelque chose. Elle n'avait pas de coupe dans sa main et ne présenta pas sa main pour saluer la soprano; elle se contenta d'un salut japonais comme elle le faisait toujours avec les gens.
-Watashi no namae wa Jade Enigmo desu.
-Elle s'appelle Jade Enigmo, c'est une de mes plus précieuses amies.
Et accessoirement une des femmes ayant marqué sa vie. Jade Enigmo, une des plus énigmatiques personnes qui va peut-être changer le cours des choses, en bien...ou faire complètement chuter le romancier. Enfin...peut-être était-ce elle, cette personne destinée à le faire chuter dans les abîmes profonds du désespoir et le noyer dans l'océan sanglant de la folie...définitivement. Mais seulement peut-être...
eux semaines, il ne restait plus qu’à attendre deux petites semaines pour se divertir une fois de plus de tout ce sang, toute cette tuerie qui l’aidait depuis quelques mois à faire l’impasse sur ce qu’elle vivait… Phénomène étrange mais d’une redoutable efficacité. Il avait fini par lui avouer que la dernière scène de meurtre serait plus sanglante que les autres. Lui-même avait dû aller se soulager de toute cette horreur en vomissant. Louise fut surprise d’entendre cela. Il était plutôt rare d’être écœuré de sa propre imagination au point d’aller vomir… Notre imagination avait toujours tendance à atténuer l’horreur de ce qu’on pouvait écrire, elle rendait l’œuvre indicible et intouchable, la laissant empreinte d’un côté fictif profond qui nous empêchait de voir quelle horrible réalité elle pouvait renfermer. La jeune soprano garda alors un air de surprise poli, plus pour appuyer l’excellent travail et l’investissement de son auteur que pour le considérer comme un dégénéré.
La jolie blonde était encore plus intriguée et attirée par le fait de lire ce nouveau roman. Elle avait besoin de se mesurer à l’horreur pure, de voir quelles en seraient les conséquences sur elle… Cette scène était-elle vraiment horrible au point de vomir ? Elle, elle avait vu l’horreur et pas au-delà des pages d’un roman mais bien en face, de ses yeux vus et perpertré sur des gens qui lui étaient terriblement proche : ses parents. Une véritable boucherie qui la hanterait pour le reste de ses jours… Combien de fois la revoyait-elle dans ses rêves ? Combien de fois se réveillait-elle, elle sursaut, les draps baignés de sueur et une terrible nausée la prenant à la gorge ? Oui… Cedric Law avait-il pu écrire pire que cela ?
Elle fut interrompue dans ses pensées par une jeune femme qui venait de les rejoindre et d’intervenir. Louise avait l’habitude de ce genre de situation. Elle était dans un lieu publique, un buffet mondain, il arrivait souvent que des personnes se joignent à la conversation et ça ne dérangeait pas le moins du monde la jeune femme. Raison de plus, c’était une femme, elle brisait ce tête à tête masculin/féminin qui stressait Louise terriblement. L’asiatique en question était d’une grande beauté, elle avait des yeux surprenant pour ses origines qui ne faisait qu’accroître son charme. Lorsqu’elle expliqua que l’écrivain puisait son inspiration dans le Tattler et dans les faits divers, le cœur de la jolie blonde se serra dans sa poitrine… Elle-même et sa famille avait fait les frais de nombreux articles suite à la « boucherie de Noël » comme ils avaient aimé l’appelé. Elle se sentit terriblement mal à l’aise et sa main droite vint doucement caresser sa main gauche pour atténuer son stress. Et si monsieur Law avait écrit sur sa famille ? Elle ne l’espérait pas… Elle se contenta donc de répondre par un petit sourire gêné à sa remarque sur les psychopathes « s’en donnant à cœur joie »… Enfin, elle la salua d’un salut traditionnel, suivi de quelques mots dans sa langue natale que Louise identifia comme japonaise. Elle ne le parlait pas mais avait un goût assez prononcé pour les cultures du monde. Cedric la présenta à son tour comme étant Jade Enigmo et il précisa le lien qui liait les deux personnes. Avec un sourire sincère, elle reproduisit le même salue et ajouta :
- Je suis ravie de vous rencontrer mademoiselle Enigmo. Je m’appelle Louise Alvar et j’espère que vous passez une soirée agréable.
Jade ne semblait pas être empreinte d’un quelconque sentiment. Le visage impassible, elle se contentait de dire ses phrases comme elle le souhaitait et Louise garda tout de même le sourire, même si la jeune femme était loin d’être des plus chaleureuses.
Cedric Law
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Sujet: Re: Retrouvailles musicales avec mon agresseur... Ven 30 Mai - 20:14
- Je suis ravie de vous rencontrer mademoiselle Enigmo. Je m’appelle Louise Alvar et j’espère que vous passez une soirée agréable.
La mercenaire resta de marbre. Pas même un sourire. Une statue de marbre aurait été plus chaleureuse et amicale.
-Comme chaque fois que je vais à l'opéra Alvar-san.
A sa tête on ne le dirait pas, mais oui, pour elle la soirée était agréable car calme. Bien que l'action procurée par les contrats à effectuer était toujours un petit plus à sa vie. Jade regarda une personne très loin derrière Louise qui faisait signe à la japonaise de la rejoindre au plus vite, ce qu'elle fit après s'être aimablement excusée; un jeune homme aux longs cheveux longs et en costume-cravate blanc l'attendait près de la sortie. Cedric reconnut le fils Akumu; apparemment il avait besoin de l'aide de la mercenaire pour une affaire urgente dont il se désintéressa totalement, concentrée sur la jeune soprano.
-Veuillez m'excuser mademoiselle Alvar mais...votre voix...je crois l'avoir déjà entendue quelque part...j'ai cette impression que nous nous sommes déjà croisés...
Inconsciemment c'est le souvenir du massacre des parents de la jeune femme qui lui revenait en tête, mais il ne se souvenait évidemment pas de ce qu'il avait fait. L'autre terrait au plus profond de son être ce souvenir atroce. L'autre lui voulait faire souffrir le romancier comme jamais pour qu'il devienne fou, qu'il puisse prendre sa place et puisse tuer impunément.
Le romancier souriait faiblement à la jeune femme, inconscient de ce qu'il lui avait fait. Il porta légèrement sa main gauche à sa tête, il eut soudainement la nausée mais ne sut vraiment pas pourquoi. Il s'excusa tout aussitôt, il avait besoin de sortir, de prendre l'air. Il sortit de l'opéra précipitamment et resta là à reprendre son souffle comme s'il avait couru des heures. Et il regarda les étoiles briller dans le ciel.
-Ces étoiles semblables à des diamants parant la robe couleur nuit du ciel, et la lune comme joyau ultime... disait-il tout haut sans s'en rendre compte, il pensait que personne n'était avec lui dehors.
Les astres, c'était ce qu'il regardait chaque nuit à travers les barreaux de sa fenêtre de sa chambre misérable, quand il était obligé de servir d'objet sexuel dans cette maison close. Il s'évadait ainsi, imaginant qu'il était libre, en regardant le ciel, souvent brutalement sorti de sa rêverie dès qu'un homme entrait dans la pièce pour le violer.
Il se mit à vomir littéralement à ce souvenir terrible; en sachant qu'il n'avait pas bu de champagne. Il n'en pouvait plus. Lui qui voulait juste tout oublier. Mais son passé ne cessait de le rattraper. Il savait que de toute façon, un jour, il finirait par être arrêté, il espérait juste que ce jour-là, ce serait dans longtemps. Il ne voulait pas finir seul. Surtout pas. Jamais...voilà sa plus grande hantise. Mais il finirait ainsi quoiqu'il arrive... Peut-être...
a japonaise ne semblait pas des plus sympathique mais Louise garda son sourire légendaire et continua de faire bonne figure malgré tout. Rapidement, Miss Enigmo disparut, les laissant seuls, à nouveau. C’est alors que les choses devinrent plus étranges. Il ne semblait pas sûr de lui, pourtant il se risqua à lui dire qu’il avait l’impression de l’avoir déjà croisé, elle et sa voix. Louise aurait bien voulu mettre ça sur le compte de la fatigue et de la célébrité, elle-même avait déjà vu Cedric à plusieurs reprises au dos de ses livres, lui avait pu voir certaines affiches et entendre sa voix à l’Opéra pourtant… Une cantatrice n’avait communément pas la même voix lorsqu’elle chantait et lorsqu’elle parlait et c’était bien cela qui laissa la demoiselle perplexe. Ne sachant que répondre, elle se contenta d’hausser les sourcils, un peu surprise et lui fit un sourire amical. Elle aussi recherchait dans sa mémoire, l’avait-elle déjà croisé ? Elle n’en avait aucun souvenir mais maintenant qu’il parlait de voix, il lui semblait déjà avoir entendu sa voix… Où ? A la télévision ? A la radio ? Impossible pour elle de remettre le doigt dessus.
Avant même qu’elle eut pu répondre à sa question, l’homme avait posé la main sur sa tête, avait semblé nauséeux et avait fini par la quitter rapidement après s’en être excusé. Un peu inquiète, la soprano le suivit du regard tandis qu’il se dirigeait vers la sortie. Le pauvre homme ne semblait pas des plus en forme et elle se demandait bien pourquoi. Etait-ce la faute des canapés quia avaient été servis ? Après avoir jeté un regard circulaire à l’assemblé et avoir vu que personne ne semblait attendre sa présence dans l’immédiat, elle décida de sortir à son tour, histoire de prendre l’air, de se remettre les idées en place et s’enquérir de la santé de l’écrivain.
Elle poussa la porte avec douceur et sortit dans l’air frais et doux de la nuit. C’était une belle soirée de mois de Mars, l’une de celle qui annonce le printemps. Avec douceur, elle s’approcha de la balustrade et de son invité, tandis qu’il marmonnait une phrase d’une grande beauté, sans doute plus pour lui-même que pour un auditoire invisible. S’arrêtant à bonne distance de monsieur Law, afin de ne pas paraître désobligeante ou aguicheuse, elle leva à son tour les yeux vers le ciel et plongea ses prunelles vertes dans la noirceur de la nuit, parsemé d’étoiles scintillantes. Avec douceur, elle finit par lui dire :
- C’est magnifique ce que vous venez de dire… On reconnait tout de suite la plume de l’écrivain…
Elle avait reposé les yeux vers la silhouette de l’homme et avec un sourire empli de sympathie et de grâce, elle finit par s’excuser :
- Veuillez me pardonner de mon indiscrétion mais votre état de santé m’a inquiété… J’avais peur que vous nous fassiez un malaise… Est-ce que tout va bien ? Si ça peut vous rassurer… Moi aussi j’ai l’impression d’avoir entendu votre voix quelque part…Vous n’êtes pas si déboussolé que cela…
Son sourire était tout ce qui avait de plus encourageant. Tout en lui parlant elle tentait vainement de se souvenir d’où elle avait entendu sa voix. Elle semblait résonner en elle avec tant de précision…
Cedric Law
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[HJ: Je suis désolée du retard. Le Bac et quelques problèmes personnels en plus du manque d'inspiration et le syndrome de la page blanche; bref, la hantise de tout RPiste. Je suis vraiment désolée ;w;]
Il y avait de ces fois comme cela... Il ne s'était pas du tout attendu à entendre de nouveau la si douce voix de la cantatrice, aussi sursauta t-il sur le coup, doucement avant de la voir, les yeux tournés vers les astres. La jeune femme était...magnifique. Une beauté à lui couper le souffle...Elle lui ressemblait un peu d'ailleurs. Il eut un vague pincement au coeur en y repensant.
Hélène. Elle portait le même prénom que sa mère et il avait aimé cette jeune femme...au point de la tuer quand elle l'avait trahie. Tuer.
C'était étrange à quel point le visage de la soprano lui était familier. Très familier. Mais il ne savait pas du tout d'où cette impression de déjà-vu lui venait. Et il se persuada que ce devait être dans des magazines, sur Internet, à la télé, quelque chose dans le genre, il ne savait plus trop où; pareil pour sa belle voix d'ailleurs. Bref.
- C’est magnifique ce que vous venez de dire… On reconnait tout de suite la plume de l’écrivain…
...ah ?... Il vit la soprano le regarder et il se tourna tout à fait vers elle.
- Veuillez me pardonner de mon indiscrétion mais votre état de santé m’a inquiété… J’avais peur que vous nous fassiez un malaise… Est-ce que tout va bien ? Si ça peut vous rassurer… Moi aussi j’ai l’impression d’avoir entendu votre voix quelque part…Vous n’êtes pas si déboussolé que cela…
Ah...oui peut-être...si elle le disait... Yeah...le romancier était vraiment déboussolé et pas tout à fait dans son assiette.
Il rendit son sourire à la jeune femme, bien que si celui de la cantatrice était encourageant et sympathique, celui du romancier était un peu...timide et gêné.
-Oui...je crois que cela ira mieux maintenant...
Il s'appuya contre la balustrade.
-Eh bien...je pense que c'est cela d'avoir une petite santé...
Il passa sa main droite dans ses cheveux, signe de son léger malaise et de sa gêne qu'il essayait de camoufler.
-Ah et...ne vous inquiétez pas trop pour moi...S'il vous plaît. Hum...oh et tout à l'heure...ce que j'ai dit...ce n'est pas de moi. C'est...
Il se retint juste à temps de dire que cela venait d'un haïku d'un yakuza taré que l'on appelait Kagi dans le milieu.
-...d'un comédien, pas très connu. Seikyo Akumu, un japonais.
Le parrain yakuza se faisait passer pour un comédien un peu fou dans la vie civile.
Et puis, comme il le disait sans arrêt, la vie est un vaste pièce de théâtre, une longue tragédie.
Cedric cessa de s'appuyer contre la balustrade, il tourna de nouveau les yeux vers les étoiles.
-...tiens, on voit la constellation du dragon; ma préférée...
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Sujet: Re: Retrouvailles musicales avec mon agresseur...