Concentré.

Les pieds du jeune homme se posaient en rythme, son regard se plongeait dans celui de sa partenaire, ses mains, posées délicatement sur le corps de la jeune femme, guidaient celle-ci dans un slow calme, presque sensuel. Aucuns sons ne sortait de sa bouche, il était trop concentré à compter les temps pour guider correctement sa partenaire. Un léger sourire s’esquissa sur ses lèvres à chaque fois qu’il commençait à danser, Stephen ressentit un sentiment de plénitude qui l’envahit. Il n’en n’avait pas toujours été ainsi. Au début, les cours de danses étaient un supplice pour le petit garçon, une obligation de sa folle de mère. Puis, plus il grandissait et plus il avait apprit à apprécier ces cours, jusqu'à adorer la danse à présent.

La musique s’arrêta doucement, mettant fin au moment de volupté, si on pouvait l’appeler ainsi, que partageait l’éventreur et sa danseuse blonde. Ce dernier, après un raide au revoir, se dirigea vers le buffet pour se saisir d’une coupe de champagne. Ses yeux voyagèrent au travers de la salle, cherchant exclusivement les visages aux traits féminins. Peut-être des prochaines victimes pour le blond ? Certes, peu de femmes présentes à ce dîner de charité étaient loin d’être le genre de femmes que tuait généralement l’éventreur. Cependant, unes d’entre elles s’est peut-être égarée du droit chemin et donc elle mérite le châtiment que réserve Stephen aux prostituées.

>>Stephen ! Je suis ravi de vous voir présent, je ne pensais pas que vous viendriez. S’exclama un grand homme qui venait de se mettre aux côtés du blond.

En effet, l’employé du FBI essayait au maximum d’éviter ce genre de dîners, qu’il trouvait trop prétentieux, qui sonnaient trop faux à ses oreilles. Chaque personnes présentes dans cette salle, chaque personne riant, et faisant semblant de se soucier réellement de la cause, certes bonne, portée en avant par ce simple dîner, étaient en fait des menteurs. Peu d’entre eux avaient réellement pour soucis d’aider l’association.

>>Je sais, mais il faut bien que je sorte de chez moi, et que je me mêle aux autres, répondit Stephen en portant son verre à ses lèvres.

>>Bien, vous êtes sur la bonne voie en plus. Un bon nombre de femmes présentes aimerait partager un slow avec vous, dit l’homme avant de laisser le blond seule, une nouvelle fois.

Si plus d’une femme voulait danser dans les bras du blond, il n’en était rien pour lui. La compagnie d’une femme ne lui déplait pas, mais ce n’est pas ce qu’il préfère. Il pouvait aisément se passer de la compagnie de la gente féminine. Et s’il lui arrive de partager une nuit charnelle avec l’une d’entre elle, le chemin qu’elles emprunteront par la suite, sera celui de la mort.

L’arrivée d’un serveur lui présentant un plateau remplit d’amuse bouche, sortit l’éventreur de sa rêverie. Ses doigts se saisirent d’un petit canapé, choisit avec grand soin parmi tant d’autre tous aussi appétissant les uns que les autres. Les saveurs libérées étaient impressionnantes, et Stephen se dit que s’il en avait la possibilité, il irait féliciter le chef, et par la même occasion, il lui demanderait certainement l’une ou l’autre recette.